Etape 3 : Borda de Maistuzar - Les Aldudes

Date:  Dimanche 19 Juillet 2015 - Distance:  20,5km - Denivelés: + 800m / - 1110m

Fichier GPX:   03 maistuzar aldudes

Que penser de cette étape? que la persévérance paye? Une des journées les plus dure en tout cas.

Tout d'abord la nuit fut très courte, l'orage a durer 3h, il a fait chaud, et à 5h30 des brebis sont venues embellir ma nuit de leur mélodieuses cloches. Ce matin j'ai un peu de condensation dans mon abri, dû à l'épais brouillard regnant dehors.

Je commence à plier et installer mon réchaud pour le café, mais je repli tout et très vite, car je me fais véritablement bombardé par d'énormes moustiques, vu la quantité je ne peux pas lutter. Je prendrais mon café au village d'Arizkun, go go go!

Je me rends compte en fuyant mon lieu de bivouac que j'ai beaucoup de mal à marcher, oulah on est pas rendu comme ils disent les normands! en serrant un de mes bâtons, tic! une belle fissure! oh la poisse ce matin, je crois que mon moral vient de se fissurer aussi. Mais la galère arrivant par paquet, ce n'est pas fini, mon tracé GPS m’emmène dans un secteur sauvage et apparemment peu fréquenté, je me retrouve dans 3m de fougères et de ronces. Je me suis enfermé tout seul dans cette nasse petit à petit, d'une belle piste à un sentier évident, de ce sentier à une sente à l'abandon peu évidente à suivre, de plus en plus encombrée et touffue. Je vais pas tout remonter, j'insiste donc façon sanglier.

Je retrouve une piste, j'y croise un runner qui vient d'Arizkun. Dans la descente je lutte avec mes muscles et surtout mes pieds afin de progresser. En mode combat ce matin, je laisse pas faire mon corps qui voudrait tout arrêter. 2h15 pour descendre à petits pas jusqu'au village. Trois fois plus de temps que le temps prévu.

Je décide de reprendre des forces, et entre dans un bar pour y prendre un café et manger un peu. Il y a du monde, c'est jour de fête, des hommes et des femmes en costumes basques très élégants. La serveuse sert tout le monde et m'ignore totalement. Comme je suis patient et que je fais ma pause, alors j’attends un peu. Au bout de 10 minutes je comprend que je n'existe pas pour eux lorsqu'un couple d'espagnols entrent dans le bar et se font servir très vite. Bon pas la peine de dire au revoir, je m'appelle Casper. J'ai trouvé une table de pique nique prés du ruisseau qui traverse le village, alors je sors mes affaires et prépare mon kawa tranquillou. Je suis concentré sur l'objectif du jour et me dis allez plus que 6 petits kilomètres.

Cette pause m'a été salutaire j'ai pris mon temps et j'ai essayé de me recentrer. Tellement occupé a ignorer les douleurs que j'ai traversé le vieux village pourtant magnifique sans prendre une seule photo. Une sérénade avec musiciens en-costumés accompagne mes pas quelques minutes.

M'élevant lentement au dessus du village sur une piste goudronnée je me fais rattraper par une française qui marche seule, on parle un peu tout en continuant notre chemin, très sympathique et agréable rencontre.

Au fil des minutes cela va de mieux en mieux. Un peu plus haut des Vététistes me rejoignent, ils cherchent un chemin qui est très bien indiqué sur mon GPS, est ce par fierté qu'ils ne m’écoutent pas? Ils partent sur une mauvaise direction.

J'arrive enfin à mon objectif du jour prés d'un point d'eau. Le plein des bouteilles étant fait, je vois que le lieu ne se prête guère à un bivouac, au milieu des nombreuses vaches. Je m'avance donc sur l'étape du lendemain à la recherche d'un lieu plus favorable. J'évite par la gauche le sommet du Burga très boisé, dont la montée serait inutile en absence de panorama. Une nouvelle pause prés d'une grange, l'endroit est joli mais il n'y a pas d'eau et c'est pentu partout autour. Je devine au loin la frontière à environ 2km, une idée me traverse l'esprit, allez c'est décidé ce soir je dors aux Aldudes!

Dans la longue descente en pays Quint, mes pieds me font de nouveau très mal.

Les Aldudes

Je retrouve dans le village mon ami Cas, il lit près de la rivière au frais. Moi je m'active et fini par trouver une chambre d’hôte où l'accueil est royal. Leur chien est fou fou et il essaye de bouffer ma tente lorsque je l’étend sur des fils à linge. Je suis super content d’être arrivé jusqu'ici aux Aldudes, vu l'état du bonhomme c'est un petit exploit. A ce moment je pense à mon tracé incluant plusieurs sommets de 3000m, euh nan n'y pensons pas en fait...

Après avoir avalé quelques petits trucs rapidos, et beaucoup bu, je rejoins le lit direct et sombre très vite.