Etape 07 : Pla Guilhem - Torrente de Baracas

Date: Jeudi 20 Septembre 2018 - Distance:  21,7km - Denivelés: + 990m / - 660m 8h35

 Fichier GPX: 07_pla_guilhem_torrente_baracas

Massif Tres Estelles, reserve naturelle de Py.

Très belle étape, paysage somptueux.
lorsque je démarre au petit matin, je sent de suite que cette journée va être dure
physiquement.
Non pas que ça grimpe fort au contraire cette étape est relativement plane au départ.
Comme un chemin dans le ciel entre le plateau de Guilhem et la station de ski d'Ull de
Ter. Non, c'est juste que mon genou me fait mal, cela m’inquiète car cela s’aggrave
chaque jour et le repos de la nuit n'arrive pas à résorber le problème.
C'est dans les parties descendantes que la douleur est la plus prononcée, je continue à
avancer vers l'Ouest en boitant et en pensant à la suite de mon périple, est ce que je
vais y arriver ou suis je au bord de l'abandon; Tout ces efforts, ces calculs, ces heures de
préparation et maintenant de marche pour être lâché ainsi par mon corps.
J’essaie d'oublier la douleur qui est juste un système d'alarme biologique pour stopper
l'effort et la marche. Je me dis que d'un côté c'est risqué, je peux avoir un souci bien plus
grave qui m’immobilisera totalement, de l'autre côté me dis que ce n'est pas suffisant
pour abandonner et qu'avec de la persévérance une issue favorable sera peut être au
bout.
Alors pour ne plus penser à mon genou je fais des pauses photos, ramassage de
myrtilles et j'observe, je profite à fond de ce secteur de la traversée qui est juste à
couper le souffle.

Facing the sun.

Au loin Pic del Gegant, Gra de Fajol (roche blanche), il faut les dépasser.

Pic des 7 hommes.

Crêtes au menu du jour.

Je rencontre un groupe de marcheurs très sympas. Un des leur est content de voir que
moi aussi je suis un adepte du parapluie. Sur ces pentes agréables, à la vue magnifique
je croise aussi quelques trailers et vététistes motorisés.

Esquerdes de Rotja.

En vue de la station Ull de Ter, et au pied d'une descente, je repère en face le col que je
dois franchir plus tard. Allez on y va tranquille, mon genou n’apprécie pas du tout ce
raidillon. Je fais une bonne pause repas/repos dans la station de ski, soigne une ampoule
et repart directement au dessus de la station en direction du col; Je devais passer par un
vallon secondaire en contrebas qui passait par le refuge Ull de Ter, mais cela m'impose
une centaine de mètres de descente supplémentaire, sur bitume que j'aurais du
remonter.

Station d'Ull de Ter.

Je croise un couple de français super gentils, ils reviennent du pic del Gegant et m'offre
un peu d'eau; Ensuite la montagne devient plus sauvage, et naturellement je vois assez
vite un peu plus de faune locale, isards, marmottes, vautours.
Le but à atteindre est de bivouaquer le plus haut possible prés d'un ruisseau, le ruisseau
de Baracas; mais voilà que mon élan, mon espoir de trouver mieux, me fais continuer un
peu plus loin, un virage de plus, un peu plus haut, derrière ce mamelon peut être y a t-il
un beau point d'eau; Je me rends à l’évidence, je suis monter trop haut. Les sources sur
la cartes sont ici à sec, il y a des petites mares peu profondes aux eaux croupies.
J’économiserai l'eau et verrai cela demain.
Installation de la tente, repas, le lieu est magique, d'un silence absolu. Je suis à côté des
parois lumineuses du pic de l'infern.

Pic de l'Infern.

Le soir s’installe doucement, j'écris, je range, je fais mes soins, et je réfléchi à.....ma
réserve d'eau, ohé fini la contemplation je réalise que demain je serai pendant des
heures sur les crêtes et sommets à plus de 2800m, je vais pas tenir j'ai pas assez d'eau.
Il est tard et la lumière baisse, allez go je fais une éxpé remplissage des bouteilles. Je
prends mon GPS, pointe les coordonnées de ma tente au cas où je ne la retrouverais
plus dans le noir, prends ma frontale,
vamos! je redescends rapidement le sentier emprunté tout à l'heure sur 100m de
dénivelé environ, je remplis mes bouteilles et repars illico dans la pénombre direction ma
tente. je la retrouve facilement avec le GPS, le petit drapeau rouge sur l'écran de mon
GPS rétroéclairé est quand même rassurant. Il fait nuit lorsque le zip de mon abri vient
briser le silence des lieux.