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Dans les bras de pyrène

Etape 05 : Amélie-les-bains - Coll de Cirera

Date: Mardi 18 Septembre 2018 - Distance:  16,3km - Denivelés: + 1570m / - 75m 6h30

 Fichier GPX: 05_amelie_les_bains_coll_cirera

 Avec un départ à 8h00 autant dire c'est grasse mat ce matin. J'ai apprécié le bon petit
dej de l’hôtel, cela me change des miens, plus rudimentaires. La piste que je suis ce
matin était bien signalée, cela me rassurait sur la suite. Mais voila que les soucis
reviennent, le premier est l'absence d'un sentier répertorié sur la carte et le GPS; le
deuxième c'est lorsque la piste s’arrête en impasse dans une raide foret. je garde mon
calme et échafaude une issue favorable, j'ai pas envie de redescendre à Amélie-les-
bains et monter par la route du côté de Montbollo. Le GPS en main je tente de couper à
travers bois et broussailles, par chance ce n'est pas trop fourni, j'arrive à me faufiler. Au
niveau d'une antenne relais je récupère la trace virtuelle et mon chemin.
Un peu de bitume avant le col de la redoute, ensuite ce n'est que des pistes jusqu'à
Batère. Un gars solitaire sur la HRP descends vers Amélie, on cause météo, refuges, et
sentiers. C'est logique en somme, un réflexe presque de survie et d'entraide, on n'allez
pas parler d'autre chose.

20180918_092221Amélie-les-bains.

 Mon genou gauche me fait mal et ça commence a m’inquiéter. Avec mon expérience de
tendinite en 2015, je prends un anti-inflammatoire tout de suite, et je me bricole un
strap, pour la marche j'ai moins mal mais je sais pertinemment que le problème est là et
qu'il sera long à partir.
Dans un passage en crête je suis sous des hêtres bas dans une brume irréelle,
l'ambiance est magique, des rais de soleil traversant la voûte des arbres sont nettement
visibles, comme des traits lumineux que l'on coupe à notre passage. J'avais encore
jamais eu ça en montagne, je me rappellerai ce moment toute ma vie.

20180918_105523Le Vallespir.

 Arrivé au refuge de Batère, je continue de mon rythme insouciant et me rends compte
deux lacets au dessus que j'ai oublié l'eau. Oh non! mais non! pas cette erreur, pas ici oul'eau n'est pas abondante. Je consulte mon GPS, le fond de carte topopireneos ma
souvent tiré d'un mauvais pas. Et ce fut le cas encore une fois, GPS en main j'ai trouvé
une source au dessus qui doit alimenter d'ailleurs le refuge. C'est incroyable comme on
se sent fort et confiant lorsque on rempli nos bouteilles en montagne. Cela peut paraître
stupide, mais ce besoin naturel rendu insignifiant par la vie urbaine, devient en
montagne la priorité absolue. ce n'est pas le réseau wi-fi qui obsède. Quand on doit
trouver au moins 4 litres par jour et en faire une gestion intelligente, cela accapare
l'esprit.

20180918_121943Tour de Batère

 Alors que j'essaye de faire une belle vidéo d'un petit troupeau de brebis qui paissent
dans la brume, un gros patou des Pyrénées surgit en aboyant dans mon image
bucolique. Je garde mon calme, range doucement mon téléphone dans la poche, et lui
parle d'une voix sereine pour le rassurer comme on pourrait le faire avec un cheval. Ça
marche il m'accepte, il ne me considère plus comme une menace pour le troupeau. Je le
caresse un peu et lui parle puis me remets à marcher tranquillement en évitant de
m'approcher des brebis.

20180918_200616Crête vers Gallinàs et Puig Negre.

 Au col de Cirère, dans le brouillard, le froid et le vent fort, mon but du jour est atteint. Je
m'abrite entre deux sapins pour manger un peu et enfiler mes goretex. Kevin arrive une
heure après moi, on discute un peu, on est content de se retrouver. Il file sur le refuge
des Cortalets, je ne sait pas à ce moment là que je ne le reverrai plus.
J'installe ma frêle tente en contrebas du col, près d'une lisière, pour éviter trop de vent
dans la nuit. Ambiance humide. Mais qu'est ce que c'est top lorsque l'on est bien installé
à l’intérieur à se préparer une boisson chaude alors que dehors c'est la purée de pois et
le crachin. J'ai bon espoir que ça se lève, il y a du vent, et un randonneur m'avais affirmé
qu'il avait consulté un site avec webcam et qu'il y avait une mer de nuage un peu au
dessus.
Je commence à somnoler il est assez tard, je suis vite éveillé par des aboiements
énormes et agressifs, c'est le même chien, le gros patou, je le vois dans
l’entrebâillement de ma toile de tente. Il est au col faiblement éclairé par la lune et
semble aboyer vers moi. je trouve ça étrange, ce ne peut pas être moi qu'il inquiète?. La
scène impressionnante dure et soudain j'entends de l'autre coté, dans la lisière, des
grognements très proches, oh punaise! je me prépare à l'inconnu, mais il n'y a rien à
faire à part écouter et observer, il fait nuit. j'ai l'impression d’être dans un cauchemar,
mais non c'est ma douce nuit au col de Cirère. Les secondes sont des minutes et
j’écoute le moindre craquement, le moindre bruit. C'est maintenant évident, le patou
ayant senti une menace, il cherche à éloigner les intrus avec ses aboiements. Mais c'est
qui le ou les intrus? chiens errants? j'ai jamais entendu ce grognement et chevreuils ou
sanglier est exclu, ça ne ressemble pas du tout; plutôt chien! ou loup? possible, il est
présent dans les Pyrénées et une meute réside dans le massif du Canigou.
Assez dur de s'endormir tranquille après ça. Je me suis endormi assez vite, épuisé de ma
journée.

20180918_200835Bivouac au col de Cirera.

 

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