Etape 08 : Torrente de Baracas - Superbolquère

Date: Vendredi 21 Septembre 2018 - Distance:  23,7km - Denivelés: + 780m / - 1575m 9h20

 Fichier GPX: 08_torrente_baracas_superbolquere

Instant magique.

Je démarre dans la pénombre et suit le GR11 qui grimpe fort en direction du pic de la
Vaca; je distingue un montagnard prés de l'abri circulaire de Tirapits, il part en direction
du sommet aussi; il a sûrement passé la nuit ici. Le lever est juste magique, inoubliable.
Un de ces matins en haute montagne qui restent à jamais gravé dans la mémoire.

Aube sur Pic del Gegant.

En ligne de mire.

En traînant mon genou déglingué je parviens sur la crête ou m'attends le gars. Je fais la
connaissance de Dominique un alter égo, un solitaire comme moi, il fait sa traversée, a son rythme, une semaine par an. C'est une chance de l'avoir rencontré. Il m'a
gentillement donné un bandage pour mon genou. Je ne savais pas que ce serai une
mauvaise idée, j'ai en fait comprimé la rotule dans l'articulation et la douleur à été
encore plus vive. J'ai marché un peu, puis j'ai desserré la compression étant trop forte,
impossible d'aller jusqu'au fond de la vallée comme cela. Une fois fait et en m'appuyant
beaucoup sur mes bâtons, j'ai pu profiter des paysages malgré la douleur incessante.

Coll de Nou creus.

Le parcours sur les crêtes qui mène au col de Nuria est fantastique, quelle beauté. Des
hardes d'isards sont aussi là haut parmi nous. Le point culminant du jour est le pic de
Nou fonts à 2851, ensuite c'est que de la descente pour parvenir au village de Eyne puis
le col de la Perche. Cette grande descente m'inquiète, vais-je encaisser ce dénivelé?

Isards.

Crête vers Cambra d'Ase.

Vallée d'Eyne.

A partir du col de Nuria le début de la descente est une vrai épreuve, c'est raide, je
descends en boitant avec mes bâtons béquilles et ça fait très mal. Ensuite la pente
diminue et ça va bien mieux.
Quelle belle vallée, j'y étais déjà venu il y a bien longtemps avec mon ami Xavier, mais
n'étais pas monté si haut en fond de vallée. La montagne devient moins minérale et
verdie en perdant de l'altitude, c'est la montagne pastorale des troupeaux, ici il y a
beaucoup de chevaux notamment des Halflinger.

Haflingers.

En ayant pris l'air frais du petit matin en altitude, à chaque fois la descente est un retour
progressif vers la chaleur.
Dominique est parti dans son bon rythme de descente on se salue.
Je profite de l'eau glacée du ruisseau pour plonger mes jambes et essaye d'obtenir un
effet anesthésiant sur mon genou par le froid.
Plus tard je me retrouve sur le bitume et il me reste beaucoup de kilomètres encore pour
arriver à Superbolquère qui est de l'autre coté de la vallée. Cette vallée est très large j'ai
l'impression de ne pas avancer.

Font-Romeu et Superbolquère.

Après le col et le petit bourg de Bolquère je traverse une partie boisée et me voila enfin
arrivé.
Je pose mon sac dans la chambre que j'ai réserver, je suis content d’être parvenu
jusqu'ici, mais mon état n'est pas mirobolant.
je vais au cabinet médical du coin mais pas moyen de voir un médecin, même en
urgence.
Le soir, après un bon petit repas je prends les coordonnées d'un médecin du sport à Font
Romeu, je le contacterai demain, je ne vois pas comment je pourrais repartir direction le
Carlit demain à l'aube. J'ai besoin de repos, trop de souci depuis quelques jours. Le
genou très douloureux, une ophtalmie qui m'a gêné mais qui va mieux, et des problèmes
gastriques récurrents qui m’épuisent car tapent dans mes réserves. Pas de souci au
niveau des pieds cette année à part quelques ampoules et c'est top, j'ai trop souffert de
la plante des pieds en 2015 dans le pays basque.

Journée de repos
22 septembre 2018
A 6h00 du mat je suis levé, pas envie de refermer l’œil et profiter de faire une grasse
matinée, la nécessité de faire voir mon genou à un médecin est prioritaire. Je profite du
réseau et de mon smartphone pour m'organiser, trouver un taxi pour faire les 14 bornes
aller retour jusqu'au cabinet médical. Quelques heures après me voila devant lui, il
pense que c'est une lésion du ménisque externe. Direction la pharmacie pour récupérer
médocs, crème et orthèse rotulienne.
Le chauffeur de taxi est un personnage extraordinaire, haut en couleur, quelle belle
rencontre. Pas besoin de côtoyer les cimes pour dialoguer avec des personnes si riches
humainement parlant.
La fin de matinée est consacrée au ravitaillement. L’après midi, repos, compresse de
glaces pour mon genou, soins et hygiène, et préparatif de la suite du périple, s'il y a une
suite. En effet afin de mettre toute mes chances de mon coté pour que mon genou
tienne je voudrai alléger les deux prochaines journées. Je décide de faire une variante au
nord du Carlit qui passe par la portella de la Grave et col de Coma d'Anyell pour parvenir
à l'Hospitalet-prés-l'andorre par la vallée des Bésines. Cet itinéraire me fait économiser
900m de dénivelé positif et négatif. Le sac est refait, le bonhomme aussi, croisons les
doigts pour demain.