Etape 13 : El Serrat - Etang de Soulcem

Date: Jeudi 27 Septembre 2018 - Distance:  14,5km - Denivelés: + 970m / - 920m 8h15

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Entre El Serrat et Arcalis.

Il est 8h30 lorsque je sors de l’hôtel, la sente qui m’emmène vers Arcalis et port de Rat est tranquille au départ. Le cheminement est sympa, il remonte le long du torrent en rive gauche, c'est juste dommage qu'il y ai des paravalanches en travaux juste au dessus; Je remonte un peu plus tard une piste de ski assez raide afin d’éviter un détour par le lac de Tristaina. Quelques chevaux broutent là un herbage plutôt maigre; Je ne m'arrête pas à la station d'Arcalis, l'été c'est vraiment laid, surtout lorsque il y a là aussi des gros travaux en cours, tout un tas de pylônes et autres éléments métalliques jonchent le sol. Les dernières pente vers le port de rat sont raides avec un bon chemin tracé et balisé; Au col je retrouve la France.

Pic de Médécourbe depuis Port de Rat.

Un carton plié et caché dans un coin dans les rochers ne m’étonne même pas par ici, les passages de col avec marchandises doivent êtres fréquents entre l’Andorre et la France ou l’Espagne. Certains y laissent même leur vie, essayant de gagner durement quelques billets, mal équipés, sous alimentés par rapport à l'effort intense fourni souvent avec une mauvaise météo et dans le froid. Des exploités de ce business qui payent cher la volonté de s'extirper de leur misère, alors que leur commanditaires raflent la mise. Risquer sa vie pour quelques cartouches de clopes, c'est d'une tristesse.

Je descend vers le fond de cette vallée ariégeoise que je ne connaît pas, et c'est magnifique. Belle découverte; Le plateau tout en bas dans l'axe central est un havre pour les troupeaux de vaches et chevaux réunis; Je suis en avance pour le point rendez vous ravitaillement, mais connaissant assez bien mon père je parie qu'il est là à m'attendre.

Pla de Labinas.

Mérens.

Orris.

Et oui effectivement, il est là, et je suis très heureux de le retrouver. Moment inoubliable. On est un peu pudique sur les sentiments dans la famille, mais il y a des choses qui passent sans se parler; Ravitaillement royal une fois de plus, quelle aide précieuse; Sur ce parking en amont de l’étang de Soulcem, je déballe, trie et range. J'ai même des fruits frais en plus que je consomme sur place. On parle et l'heure tourne vite, je récupère mon téléphone mit en charge sur l'allume cigare et je prends le temps de me raser avec l'aide du rétroviseur extérieur. Alors qu'il me laisse à la solitude de la montagne, je me mets aussitôt à la recherche de mon aire de bivouac.

Etang de Soulcem.

Ma tente est installée et je prépare mon repas mais vu tout ce que j'ai mangé je n'ai pas très faim. Un va et vient de gars dans une camionnette me plaît pas trop. Un autre gars vient vers moi, intrigué par ma tente et me demande si je suis espagnol. Il restera au final assez longtemps à discuter et manger à mes côtés. Une chouette rencontre, c'est toujours enrichissant d’échanger ainsi, il est parti parce que la nuit l'a chassé.

Pic de la Madelon.

Demain j'ai une journée très difficile sur le papier, je dois remonter le sauvage vallon de Riufret. Alors que je cherche le sommeil le doute s'installe en moi. La cause? un névé extrêmement raide aperçu depuis les hauteurs du port de Rat, il barre le passage menant au col de Riufret entre le Montcalm et la Pica d'Estats. Je viens de ravitailler, mon sac est bien lourd, c'est pas l'idéal pour se retrouver dans ce vallon réputé pentu, quasi hors sentier. Le matin tôt, ces pentes herbeuses et rocheuses humides cela va être vraiment dangereux. Et le névé passe t-il sans crampons? Est ce bien raisonnable lorsque l'on est père et responsable d'une famille? J'ai ma réponse, mais j'attends demain matin pour trancher.